Le paludisme (malaria) est une infection parasitaire transmise par la piqûre de moustiques Anopheles. Comprendre comment on l’attrape, reconnaître les signes d’alerte, connaître les traitements et adopter les bons réflexes de prévention permet d’éviter des formes graves, en voyage comme au quotidien.
Qu’est-ce que le paludisme ?
Le paludisme est causé par des parasites du genre Plasmodium transmis par la piqûre d’un moustique Anopheles femelle. Cinq espèces infectent l’humain : P. falciparum (le plus dangereux), P. vivax, P. ovale, P. malariae et P. knowlesi. Après l’inoculation, le parasite se multiplie dans le foie puis envahit les globules rouges — c’est la phase sanguine qui déclenche la fièvre et permet la transmission à un autre moustique.
Zones & périodes à risque
- Afrique subsaharienne, Asie, Amérique latine, Océanie (zones d’endémie).
- Saison des pluies : multiplication des gîtes larvaires et des piqûres.
- Crépuscule et aube : pics d’activité des Anopheles (nocturnes).
Les enfants et les femmes enceintes y payent le plus lourd tribut. Pour les voyageurs, l’évaluation du risque dépend de la région précise, de la saison et de la durée d’exposition.
Symptômes : quand s’alerter
Après une incubation de 7 à 30 jours (parfois davantage pour P. vivax/ovale), on observe :
- Fièvre (souvent élevée), frissons, sueurs.
- Fatigue intense, céphalées, douleurs diffuses.
- Naussées/vomissements, parfois diarrhées.
Diagnostic
- Goutte épaisse + frottis sanguin (microscopie) : référence pour identifier l’espèce et quantifier la parasitémie.
- Tests de diagnostic rapide : utiles pour le triage, à confirmer et compléter.
L’automédication n’est pas recommandée. Un traitement précoce améliore nettement le pronostic.
Traitements
- ACT (thérapies combinées à base d’artémisinine) pour P. falciparum non compliqué.
- Chloroquine encore utile dans certaines zones pour P. vivax non résistant.
- Primaquine ou tafenoquine pour éradiquer les hypnozoïtes de P. vivax/ovale (prévention des rechutes) après dépistage du déficit en G6PD.
- Formes graves : artésunate IV à l’hôpital.
Prévention (voyage & quotidien)
Éviter les piqûres
- Moustiquaires imprégnées (longue durée) au couchage.
- Répulsifs homologués : DEET, icaridine/picaridine, IR3535, PMD (selon âge/notice).
- Vêtements clairs, couvrants, tissus serrés + ventilateur/clim.
- Autour du logement : réduire l’eau stagnante quand c’est possible.
Chimioprophylaxie en voyage
- Selon destination : atovaquone-proguanil, doxycycline ou méfloquine.
- Commencer/arrêter aux dates recommandées, respecter contre-indications et interactions.
La prophylaxie complète la protection physique ; elle ne la remplace pas.
Vaccins : où en est-on ?
Deux vaccins pédiatriques sont déployés dans des programmes africains : RTS,S/AS01 (Mosquirix®) et R21/Matrix-M™. Ils réduisent les cas et les formes graves chez l’enfant quand ils s’intègrent à un paquet d’interventions (moustiquaires, diagnostic et traitement précoces). Pour l’instant, pas de vaccin offrant une protection complète pour tous les âges.
Populations particulières
- Enfants : priorité moustiquaires, accès rapide au diagnostic, vaccination locale si éligibles.
- Femmes enceintes : plus de complications (anémie, bas poids de naissance) ⇒ moustiquaire, schémas préventifs spécifiques selon pays, prudence sur les molécules de prophylaxie.
- Voyageurs : consultation pré-départ, plan personnalisé, trousse (moustiquaire, répulsifs, thermomètre).
FAQ express
Peut-on guérir complètement du paludisme ?
Oui, avec un traitement adapté et précoce. Pour P. vivax/ovale, une cure anti-hypnozoïtes (primaquine/tafenoquine) évite les rechutes.
Est-ce contagieux de personne à personne ?
Pas dans la vie courante : la transmission est vectorielle (moustique). Cas rares non vectoriels : transfusion, materno-fœtal.
Combien de temps après la piqûre les symptômes apparaissent-ils ?
Le plus souvent entre 7 et 30 jours (plus tardif possible pour P. vivax/ovale).