Moins connu que le moustique tigre, le moustique anophèle transmet le paludisme dans le monde. Découvrez son mode de vie, son apparence et comment s’en protéger efficacement.

En bref : Le moustique anophèle est l’un des insectes les plus dangereux au monde. Vecteur principal du paludisme, il sévit principalement dans les régions tropicales, mais certains spécimens ont déjà été observés dans le sud de l’Europe. Connaître son cycle de vie et ses particularités permet de mieux se protéger.

Qu’est-ce qu’un moustique anophèle ?

Le moustique anophèle appartient à la famille des Culicidae. Il regroupe plus de 400 espèces différentes, dont une trentaine seulement sont capables de transmettre le paludisme à l’être humain. Son nom vient du grec anopheles, qui signifie « inutile », car il semblait sans intérêt avant la découverte de son rôle dans la propagation de cette maladie parasitaire.

Contrairement au moustique tigre (actif le jour), l’anophèle est un moustique nocturne : il pique surtout au crépuscule et pendant la nuit. C’est un insecte fragile, mais redoutable, car il transmet un parasite microscopique, le Plasmodium, responsable du paludisme.

Comment reconnaître un anophèle ?

À première vue, il ressemble à un moustique ordinaire. Mais quelques détails permettent de le distinguer :

  • Position de repos inclinée : l’anophèle garde son abdomen relevé, formant un angle avec la surface sur laquelle il se pose ;
  • Antennes plumeuses chez le mâle ;
  • Taches sombres sur ses ailes transparentes ;
  • Corps plus fin et pattes plus longues que le moustique tigre ;
  • Absence de rayures noires et blanches visibles, contrairement à Aedes albopictus.

Sa taille varie entre 4 et 6 mm, ce qui le rend légèrement plus grand que le moustique commun. La femelle, comme chez les autres espèces, est la seule à piquer, car elle a besoin de protéines sanguines pour le développement de ses œufs.

Cycle de vie et reproduction

Le cycle de vie de l’anophèle se déroule en quatre phases distinctes : œuf, larve, nymphe et adulte. Ce processus complet dure en moyenne 10 à 15 jours selon la température et l’humidité.

  • Œufs : pondus à la surface des eaux calmes, souvent sur des mares, rizières ou flaques temporaires.
  • Larves : elles se nourrissent de micro-organismes présents dans l’eau, respirant à la surface.
  • Nymphes : elles se préparent à devenir adultes, un stade qui dure 2 à 3 jours.
  • Adultes : une fois sortis de l’eau, les moustiques vivent entre 2 et 4 semaines selon le climat.

La durée de vie du moustique anophèle adulte dépend fortement de la température. En zone tropicale humide, il peut vivre jusqu’à 40 jours, tandis qu’en climat sec, il survit rarement plus d’une semaine.

Où trouve-t-on l’anophèle ?

Les anophèles sont présents sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique. Cependant, leur répartition est plus dense dans les zones chaudes et humides. Voici quelques zones à forte concentration :

  • Afrique subsaharienne : plus de 90 % des cas de paludisme y sont enregistrés ;
  • Asie du Sud-Est : notamment en Inde, au Cambodge et en Indonésie ;
  • Amérique du Sud : dans les régions amazoniennes ;
  • Sud de l’Europe : présence sporadique observée en Espagne, Grèce et Italie.

En France métropolitaine, aucun cas de paludisme autochtone n’a été recensé depuis plusieurs décennies, mais des anophèles indigènes non infectés existent encore dans certaines zones humides (Camargue, Dombes, Corse).

Comment le moustique anophèle transmet-il le paludisme ?

Le paludisme est causé par un parasite du genre Plasmodium. Lorsqu’un anophèle femelle infecté pique une personne saine, il injecte ce parasite dans le sang. Celui-ci va ensuite se multiplier dans le foie avant d’envahir les globules rouges, provoquant de la fièvre, des frissons et une grande fatigue.

Le cycle de transmission repose sur une alternance entre humains et moustiques : un moustique pique une personne malade, s’infecte, puis transmet la maladie à une autre personne. Ce cycle ne peut se poursuivre que dans les zones où les conditions climatiques permettent au parasite de survivre.

Différences entre moustique tigre et moustique anophèle

Critère Moustique tigre (Aedes albopictus) Moustique anophèle (Anopheles spp.)
Période d’activité Jour, matin et fin d’après-midi Nuit (crépuscule à l’aube)
Maladies transmises Dengue, chikungunya, Zika Paludisme
Aspect Rayures noires et blanches visibles Corps brun, ailes tachetées, abdomen relevé
Zone géographique France, Europe, zones tempérées Afrique, zones tropicales, marécages

Comment s’en protéger ?

Les gestes de prévention contre les anophèles sont similaires à ceux du moustique tigre, mais doivent être appliqués avec rigueur dans les zones à risque :

  • Installer des moustiquaires imprégnées d’insecticide (solution la plus efficace) ;
  • Appliquer un répulsif cutané homologué (IR3535, DEET, PMD) sur la peau et les vêtements ;
  • Éviter les eaux stagnantes autour de son habitation ;
  • Utiliser un diffuseur électrique ou spirale anti-moustique la nuit ;
  • Fermer portes et fenêtres à la tombée du jour.

Et si vous voyagez dans une zone à paludisme ?

Un traitement préventif, appelé chimioprophylaxie, peut être prescrit avant le départ. Il s’agit de médicaments qui empêchent le développement du parasite dans le sang. La prévention repose aussi sur la vigilance et l’usage systématique de moustiquaires imprégnées dans les zones tropicales.

Un enjeu mondial de santé publique

Le paludisme touche encore plus de 200 millions de personnes par an selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2023, environ 600 000 décès ont été enregistrés, principalement chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique. Les programmes de lutte menés par l’OMS ont permis une baisse significative des cas depuis 2000, mais la résistance croissante des moustiques aux insecticides reste une menace.

Peut-on éradiquer le moustique anophèle ?

Son éradication complète est impossible. Cependant, plusieurs pistes de recherche innovantes sont à l’étude :

  • Modification génétique de certaines populations d’anophèles pour les rendre stériles ;
  • Déploiement de bactéries Wolbachia pour réduire leur capacité à transmettre le parasite ;
  • Développement d’un vaccin contre le paludisme (Mosquirix, R21) en phase d’expansion en Afrique.

En résumé

Moins visible que le moustique tigre, l’anophèle reste pourtant l’un des plus grands dangers sanitaires mondiaux. Connaître son mode de vie et ses particularités est essentiel pour s’en protéger, notamment lors des voyages en zone tropicale. La vigilance et la prévention demeurent nos meilleures armes.

FAQ

Comment reconnaître un moustique anophèle ?
Il se distingue par sa position inclinée au repos, ses ailes tachetées et l’absence de rayures. Son abdomen est relevé lorsqu’il se pose.
L’anophèle est-il présent en France ?
Oui, certaines espèces existent en Camargue, Corse et Dombes, mais elles ne transmettent pas le paludisme en métropole.
Quel est le danger du moustique anophèle ?
C’est le vecteur principal du paludisme, une maladie parasitaire potentiellement mortelle si elle n’est pas traitée.
Comment éviter les piqûres d’anophèles ?
Dormir sous une moustiquaire, utiliser un répulsif homologué et éviter les eaux stagnantes sont les meilleurs moyens de prévention.
Peut-on éliminer le moustique anophèle ?
Son éradication est impossible, mais les recherches sur les moustiques stériles et les vaccins contre le paludisme avancent rapidement.
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