En bref
- Antibes fait face à un foyer de chikungunya lié au moustique tigre (Aedes albopictus), avec des cas autochtones confirmés et une transmission active en milieu urbain.
- Les autorités (ARS, Préfecture, Ville) ont déclenché des mesures de FR-Alert, d’investigation et de démoustication ciblée.
- La protection repose sur les répulsifs homologués, les vêtements couvrants, les moustiquaires et surtout la suppression des eaux stagnantes à la maison.
- En cas de fièvre + fortes douleurs articulaires après exposition à Antibes, consulter rapidement et éviter de se faire piquer pour ne pas alimenter la chaîne de transmission.
Depuis la fin de l’été, Antibes vit un épisode inédit en métropole : la circulation locale du virus du chikungunya transmise par le moustique tigre. La densité urbaine, la météo favorable et l’implantation ancienne d’Aedes albopictus créent un terrain propice à des foyers urbains. Résultat : plus de cas autochtones confirmés dans la commune et un dispositif d’alerte inhabituel pour une pathologie vectorielle.
Pourquoi cet épisode est inédit
La France métropolitaine est désormais climatiquement compatible avec le moustique tigre sur une grande partie du territoire. Sur la Côte d’Azur, l’espèce est implantée depuis des années, avec une activité s’étirant du printemps à l’automne. Ce qui change avec Antibes, c’est l’ampleur et la concentration d’un foyer urbain assorti d’une transmission autochtone documentée : des personnes piquées localement sans voyage récent en zone d’endémie.
Trois facteurs s’entrecroisent :
- Mobilité humaine : un cas virémique de retour de voyage peut servir d’amorçage si un moustique local pique la personne en phase virale.
- Habitat urbain : balcons fleuris, gouttières, jouets et récupérateurs d’eau multiplient les gîtes larvaires.
- Contexte météo : chaleur + pluies orageuses = montée d’eau brutale et éclosions massives d’œufs d’Aedes.
Chiffres & zones concernées
Le dernier point officiel confirme des cas autochtones supplémentaires sur Antibes, avec une part majoritaire des cas du département concentrée sur la commune. La transmission reste localisée mais l’extension spatiale est possible en fonction des déplacements et des gîtes disponibles.
Ce qu’il faut surveiller :
- la carte des cas communiquée par les autorités locales ;
- les périmètres d’intervention de démoustication ;
- les messages FR-Alert ciblant certains quartiers ou créneaux horaires.
Antibes Alpes-Maritimes Moustique tigre FR-Alert
Symptômes et signes d’alerte
Après une piqûre infectante, l’incubation dure en général 2 à 7 jours. Les formes typiques associent :
- Fièvre brutale, frissons
- Douleurs articulaires intenses (poignets, chevilles, genoux)
- Courbatures, céphalées, grande fatigue
- Parfois une éruption cutanée
Consulter rapidement si la fièvre persiste > 72 h, si la douleur empêche la marche, en cas de vomissements répétés, déshydratation, essoufflement, saignements, confusion ou chez les personnes fragiles (grossesse, nourrisson, âge avancé, maladies chroniques).
Comment se protéger (individuel & maison)
Sur soi (tout de suite)
- Appliquer un répulsif homologué (DEET, icaridine/picaridine, IR3535, PMD) selon l’âge et les notices.
- Porter des vêtements longs, clairs, couvrants (poignets/chevilles protégés).
- Utiliser moustiquaires (fenêtres/lits) et un ventilateur la nuit (gêne le vol des moustiques).
Chez soi (impact maximal)
- Éliminer l’eau stagnante chaque semaine : soucoupes, seaux, jouets, pneus, bâches, gouttières.
- Couvrir les récupérateurs par une moustiquaire fine (≤ 1 mm) bien tendue + trop-plein.
- Tester l’écoulement des regards/rigoles après la pluie (seau d’eau).
- Changer l’eau des abreuvoirs et vasques décoratives 1×/semaine.
Check-list eaux stagnantes Choisir un répulsif Voir la carte des signalements
Actions des autorités (FR-Alert, démoustication)
Plusieurs leviers sont mobilisés en parallèle :
- FR-Alert : messages de prévention et consignes envoyés aux personnes présentes dans des zones cibles (géolocalisation cellulaire).
- Enquêtes épidémiologiques & entomologiques autour des cas pour cartographier les gîtes et prioriser les traitements.
- Démoustication ciblée : interventions programmées (adulticides/larvicides autorisés) sur périmètres et créneaux déterminés.
- Mobilisation des professionnels de santé : détection et remontée rapide des cas suspects pour casser les chaînes de transmission.
Que faire si je suis malade ?
- Consulter rapidement et préciser au soignant votre présence récente à Antibes/Alpes-Maritimes.
- S’hydrater abondamment, repos, paracétamol si besoin (éviter anti-inflammatoires sans avis médical).
- Éviter de se faire piquer : répulsif, moustiquaire, vêtements couvrants pour ne pas infecter des moustiques locaux.
- Surveiller l’évolution et reconsulter si aggravation (douleurs invalidantes, essoufflement, saignements, vomissements répétés).
FAQ
Le chikungunya est-il mortel ?
La maladie est rarement mortelle en population générale, mais les douleurs articulaires peuvent être très invalidantes. Les formes graves restent possibles chez les personnes fragiles ; d’où l’importance d’une prise en charge médicale rapide en cas de signes d’alerte.
Pourquoi le moustique tigre pose-t-il problème à Antibes ?
C’est une espèce urbaine qui exploite de petits volumes d’eau. Sa proximité avec l’humain, la météo favorable et la mobilité internationale facilitent des foyers de transmission autochtone.
Le ventilateur est-il utile ?
Oui : il perturbe le vol des moustiques et disperse les signaux chimiques (CO₂, odeurs). C’est un complément intéressant aux répulsifs et moustiquaires.
Les bracelets « anti-moustiques » suffisent-ils ?
Non. Leur efficacité est limitée et localisée. Préférez des répulsifs homologués appliqués selon la notice + vêtements et moustiquaires.